Un soleil vert, annonciateur d’un
nouveau jour, monte à l’horizon derrière un épais rideau de
brume.
Au loin, elle chahute dangereusement
une frêle embarcation où s’entassent trop de vies.
Le risque est imminent, leur avenir
très incertain. Leur destin dépend maintenant des caprices de
l’océan.
Les dieux de la mer auront-il pitié de
ces pauvres gens ?
Assise sur mon rocher, devant cet
infini, mon regard se perd sur un point dans le lointain.
Mon esprit incertain vagabonde et
flotte au gré du vent. Je frissonne.
Puis soudain, ballotée par la houe,
une forme ronde colorée apparait , disparait et vient s’échouer
sur le rivage.
On dirait à peine une forme humaine.
La dernière vague, dans un soupir, dépose une petite chaussure au
milieu d’un cercle d’écume.
Le bateau a disparu derrière la ligne
d’horizon.
Le silence morbide est revenu,
assourdissant.
Chacun peut retourner tranquillement
dans sa bulle.
La détresse du monde n’est qu’un
minuscule point sur une ligne d’horizon mal définie et floue.
Je pleure.
Besançon , le 2 XII
2016