dimanche 11 décembre 2016

Madeleine Mercusot


Un soleil vert, annonciateur d’un nouveau jour, monte à l’horizon derrière un épais rideau de brume.
Sur la plage, la mer démontée joue insolemment avec des galets et les entraîne dans son abîme.
Au loin, elle chahute dangereusement une frêle embarcation où s’entassent trop de vies.
Le risque est imminent, leur avenir très incertain. Leur destin dépend maintenant des caprices de l’océan.
Les dieux de la mer auront-il pitié de ces pauvres gens ?
Assise sur mon rocher, devant cet infini, mon regard se perd sur un point dans le lointain.
Mon esprit incertain vagabonde et flotte au gré du vent. Je frissonne.
Puis soudain, ballotée par la houe, une forme ronde colorée apparait , disparait et vient s’échouer sur le rivage.
On dirait à peine une forme humaine. La dernière vague, dans un soupir, dépose une petite chaussure au milieu d’un cercle d’écume.
Le bateau a disparu derrière la ligne d’horizon.
Le silence morbide est revenu, assourdissant.
Chacun peut retourner tranquillement dans sa bulle.
La détresse du monde n’est qu’un minuscule point sur une ligne d’horizon mal définie et floue.
Je pleure.

Besançon , le 2 XII 2016