dimanche 29 janvier 2017

Photos de la soirée du 27 janvier au FEC à Strasbourg

Bravo pour ces cris, ces textes remarquables car je me rends compte comme je me suis laissée gagner par l’habitude d’entendre l’annonce de ces naufrages, de ces murs. 

 Accueillons, accueillons, accueillons…pour que les portraits de ces disparus ne se multiplient pas.
Agissons pour changer ces lois françaises, européennes…ne laissons pas passer ce moment du possible.

Isabelle Belsai Huart


Pour en finir avec le délit de solidarité

Procès d’habitants de la vallée de la Roya « coupables » d’être venus en aide à des réfugié⋅e⋅s, avec la menace de lourdes sanctions.
Dans le cadre de la journée d'action nationale le jeudi 9 février 2017, nous appelons les démocrates et antiracistes strasbourgeois à un

Rassemblement place Kléber
jeudi 9 février 2017 - 16 h 30

Déclaration commune de Christian Albecker, Jochen Cornelius Bundschuh, Christian Schad.

Déclaration commune à l’occasion de 2017, année d’élections en France et en Allemagne, de Christian Albecker, Président de l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine, du Professeur et Docteur Jochen Cornelius Bundschuh, Évêque de l’Église protestante du Pays de Bade, et Christian Schad, Président de l’Église protestante du Palatinat.

Revue de presse de la soirée du Cri de Strasbourg le vendredi 27 janvier



Charles Heller

«Pour les migrants, la Méditerranée fut encore plus meurtrière en 2016 qu’en 2015»

samedi 28 janvier 2017

Roland RIES

« Mon cri est un appel. Celui de Strasbourg l’européenne, capitale des droits de l’homme et de la démocratie locale, siège du Parlement européen et du Conseil de l’Europe, qui ne peut et ne doit se résigner face au drame humain, social et sanitaire que constitue le déracinement des réfugiés arrivant dans nos pays européens. Estimant qu’il appartient aux maires de prendre toute leur part de responsabilité face à cette situation, j’ai en effet lancé à la fin de l’été 2015 un appel aux habitants de Strasbourg pour les sensibiliser à cet enjeu qui les concerne beaucoup plus qu’ils ne le croient. J’estime que c’était mon rôle, et je dois dire que j’ai été surpris par l’élan de solidarité qui a suivi. Cette mobilisation solidaire et spontanée, les décideurs, quels qu’ils soient, devraient la garder en tête quand ils se réfugient, démagogiquement, derrière les prétendues peurs des populations.

Albert Einstein écrivait que « le silence des pantoufles est plus dangereux que le bruit des bottes ». Je reste profondément convaincu que c’est aux maires de s’impliquer. Ce sont effectivement eux qui, comme l’écrivait le regretté Michel Rocard dans son ultime interview, détiennent «les clés de l’acceptation» des réfugiés, puisqu’ils sont au contact direct des populations et des associations, parce qu’ils ont le pouvoir de mesurer et de gérer les possibilités d’accueil sur leur territoire, et enfin parce qu’ils peuvent stimuler la générosité et de faire fructifier, avec tous les citoyens, un véritable capital de solidarité ».

Roland RIES, Maire de Strasbourg

jeudi 26 janvier 2017

Yannick Lefrancois


Marie Odile Dissert

Nous accueillons des exilés.
A Strasbourg.
A nos portes.
En bas de chez nous.
Ils arrivent, seuls, à deux, un qui parle, un qui traduit, en couple, en famille.
Regards inquiets, le doute qui ronge le visage, le corps tendu, voûté par l’épreuve. Que dire ? Par quoi commencer ?

Alfred Zimmer


Celles et ceux qui sont solidaires des migrant.e.s sont notre honneur et contribuent à notre sens de l’humanité !

Depuis l’aube de l’humanité, il y a des migrations. Les Hommes ont appris les uns des autres à fabriquer des outils, à pratiquer l’agriculture, l’élevage ...
Réfléchir aux causes des migrations d’aujourd’hui et sur leurs évolutions probables me parait indispensable. D’où cette contribution.

mardi 24 janvier 2017

Rudi Popp

Dans l’évangile selon Matthieu (25,34-40) Jésus place l’étranger sur le même rang que celui qui a faim ou soif. Il raconte une parabole dans lequel un roi parle au justes : "Venez, vous qui êtes bénis de mon Père; héritez le royaume qui a été préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire; j’étais étranger et vous m’avez recueilli; j’étais nu et vous m’avez vêtu; j’étais malade et vous m’avez visité; j’étais en prison et vous êtes venus me voir.» Alors les justes lui répondront: «Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, et t’avons-nous donné à manger? — ou avoir soif, et t’avons-nous donné à boire? Quand t’avons-nous vu étranger, et t’avons-nous recueilli? — ou nu, et t’avons-nous vêtu? Quand t’avons-nous vu malade, ou en prison, et sommes-nous venus te voir?» Et le roi leur répondra: «Amen, je vous le dis, dans la mesure où vous avez fait cela pour l’un de ces plus petits, l’un de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait."
Oui, accueillir l’étranger est aussi urgent pour celui écoute le Christ que de donner à manger et à boire.

Bernard Klingelschmidt



« Comme une cigogne, j’ai migré en Alsace »
Cette phrase que Thierno, « migrant clandestin de 15 ans » m’avait écrite en dédicace de son livre lors d’un débat organisé à Sélestat en décembre 2015 m’avait interpellé. J'ai pensé qu'elle pourrait avoir sa place (avec tout son livre-témoignage) dans ce « cri de Strasbourg », car elle est une parole de migrant qui ne peut laisser indifférent les alsaciens.

Yvette Beck-Hartweg

Le cri des migrants, nous l’entendons au groupe CIMADE DE Sélestat, cri de personnes très diverses.

Laurent Cardon


dimanche 22 janvier 2017

Jean Werlen

Tamanrasset, 27 janvier 2057, 13h45
Salvor Hardin, le président de l’Union Africaine, après une réunion difficile entre chefs d’états, prend la parole devant la presse internationale. L’Afrique est prête à accueillir 12 millions d’européens, suivant des modalités à négocier avec l’ONU. Un pont aérien va être mis en place, des structures d’accueil seront crées le plus rapidement possible.
En effet après l’inversion du dérèglement climatique en 2035, l’Europe et l’Amérique du Nord sont devenus des territoires glacés. Les gouvernements ont tenu quelques années puis un désordre violent s’est installé durablement. Les morts se comptent par millions, la Méditerranée est devenue très agitée et les naufrages sont légions.
Le débat a été complexe, les souvenirs des années 2010 sont encore vivaces et l’ostracisme des européens trop fort pour certains qui prônent «oeil pour oeil »
Finalement les militants du CrideTamanrasset ont déclenché une vague de solidarité et de mobilisation qui n’a pu être ignorée des chefs d’états.

Arletta Michalska-Thomas

Moi, aussi, j’aurais pu être dans un bateau qui coule

Il y a plusieurs années, ce n’est pas si loin, pour sortir d’une Pologne communiste, j’ai pris la route vers l’ouest. J’étais jeune étudiante et j’avais besoin d’aller voir et de respirer l’air libre. Il se trouve que dans ma direction on pouvait voyager sur la terre ferme, alors je n’étais pas contrainte à prendre un bateau. Aller / retour « en stop », avec un tampon de visa dans le passeport grâce à une l'invitation d'une personne que je ne connaissais même pas, avec seulement 10 dollars en poche (la somme maximale que le gouvernement polonais permettait d’emporter), des livres d’arts – à revendre – afin de pouvoir disposer d’un peu d’argent pour vivre. Je ne fuyais pas, je voulais aller voir et revenir. Et je l’ai fait.

Geneviève Jacques

Nous vivons un moment où il faut donner de la voix, ensemble !

Où il faut crier encore plus fort pour crever les silences atterrés, les silences déprimants de celles et ceux qui s’accoutument des drames que vivent des migrants entre morts, errance et souffrances sur les chemins de l’exil.
Où il faut opposer la vérité des faits à tous les mensonges qui nourrissent les préjugés et désignent des boucs émissaires
Où il faut couvrir les voix de ceux qui utilisent des mots de peur ou de haine pour rejeter « l’autre », l’étranger, pour lui faire comprendre qu’il est « indésirable » ici et nous faire croire qu’il serait un danger ou une menace pour nous, et que, de toutes façons, notre barque serait pleine.

Rodolphe Vigneron


DES VOIX CRIENT….. UN APPEL pour les migrants
 

Notre cri comme chrétiens face au drame des migrants est d’abord celui qui donne suite à l’appel du Christ. « J’étais un étranger et vous m’avez accueilli… » « Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait ».

Catherine Wihtol de Wenden

Citoyenneté et migrations

Les années récentes ont donné lieu à un retour aux valeurs fondamentales de la citoyenneté.

De même, la fraternité, souvent oubliée de la trilogie inscrite sur les frontons des bâtiments publics est interrogée en permanence à propos des discriminations. Dans le même temps, l’extrême droite continue à insinuer que certains Français ne sont pas aussi français que d’autres : Français « malgré eux », Français « de papier », selon les termes du Club de l’Horloge dès 1985, développant un racisme différentialiste autour des « vrais Français » issus des terroirs marqués par l’homogénéité ethnique (fictive) et par les menaces pour l’identité française.

Jean-Baptiste de Foucauld

Migrants : Osons la fraternité
La venue des migrants est plus qu’un défi, c’est une chance pour notre pays et pour l’Union européenne. Elle nous oblige à progresser, à résoudre toute une série de problèmes dans lesquels nous sommes empêtrés depuis de longues années. Elle constitue le choc tonique et nécessaire dont nous avons besoin pour sortir de notre torpeur, de notre léthargie, de notre pessimisme collectif, des souffrances qui en résultent, en mobilisant le meilleur de nous-mêmes, cet esprit de fraternité que notre République a placé au faîte de ses frontons mais n’a pas su cultiver. Il s’agit, et pour nous, et pour l’Europe, de s’ouvrir à un nouvel état du monde et à un nouvel état de nos sociétés, désormais plurielles, et s’enrichissant de nouvelles formes de solidarité. De sortir de cette crise par le haut, par le courage et l’élan, non par le repli, la résignation et le défaitisme.

Alain Jund

La Méditerranée ne peut devenir un cimetière !

Pierre Delavie

Tout se tient. Face aux pollutions démentes, aux crimes commis par les banques, au terrorisme qui plonge ses racines dans les guerres coloniales, aux réfugiés qui sont le résultat de celles des capitalistes internationaux, nous pouvons nous mouiller.

A rebours de la défiance et de la haine de l’autre, SOS Méditerranée affrète des navires pour sauver et secourir les réfugiés tandis que le BAAM (Bureau d’Aide et d’Accueil aux Migrants) se bat sur tous les fronts.
Sommes nous seuls au point d’être incapables d’atteindre la masse critique capable de changer la donne ?
Pour moi la réponse est dans ces paroles d’Emmanuel Levinas in Difficile liberté :
 Comme si, à ce tiers monde ravagé par la faim, on devait opposer quelque front; comme si on devait penser à autre chose qu’à assouvir cette faim; comme si toute la spiritualité de la terre ne tenait pas dans le geste de nourrir; et comme si d’un monde délabré nous avions d’autres trésors à sauver que le don de souffrir par la faim d’autrui.”

Marie-Aleth Grad


Tout Homme porte en lui une valeur fondamentale et inaliénable.

"Au nom de qui faisons-nous l’aumône ? Au nom de qui, au nom de quoi nous battons-nous pour la justice, pour la vérité, pour la paix, pour la liberté ?
Au nom de notre foi ? Tant de gens ont la foi mais n’ont pas l’amour !
Au nom de notre pitié ? La pitié n’a jamais mis un homme debout.
Les hommes ne changent pas parce que vous leur avez livré tout votre argent.
Le monde ne changera pas si votre présence au milieu des hommes n’est pas une parcelle d’amour. Les pauvres ne sortiront pas de leur misère si vous ne les aimez pas. " père Joseph Wrésinski 1984
 

Marie-Aleth ; ATD Quart Monde

François Leclercq


Habiter la Terre autrement
 
Le monde a changé. C’est une évidence, qu’on oublie. Mais le monde continue de changer. On traverse la rue et on est en Syrie, au Mali, en Birmanie, en Irak.On retraverse dans l’autres sens et on se retrouve chez Trump, chez Poutine ou Rodrigo Duterte.On traverse encore une fois et on plonge dans les bombardements, les naufrages, les massacres.

Jean-Claude Moog


Réfugiés ?
Ce texte ne s’adresse pas à tous ceux qui savent pertinemment de quoi demain sera fait, qui sont assurés de contrôler leur avenir et le pensent assurés. Pas à ceux qui se croient à l’abri de la maladie, sont surs de ne jamais se casser une jambe ou assurés ne jamais devoir quitter leur domicile en raison des risques nucléaires ou chimiques.

Mathilde Auvillain

Voilà un mois et demi que je suis partie en mer et que je n'ai pas eu ma famille au téléphone. Alors que je pose le pied à terre et que j'abandonne derrière moi la silhouette de l'Aquarius dans le port de Catane, la voix de mon père résonne dans ma tête. Il aime répéter que le métier de journaliste est de tout savoir.

Faruk Günaltay

L’être humain ne vaut que par sa capacité d’humanité. Cela signifie défendre haut et fort toujours et partout, les valeurs de solidarité, fraternité, égalité et liberté.
L’Europe est historiquement le berceau de ces valeurs qui ont une vocation universelle. Il est donc impensable qu’ici même, en Europe, il soit possible de tourner le dos à ces valeurs pour se replier sur des discours xénophobes et haineux. Ce serait perdre son âme.
D’autant que presque toujours la situation de migrants, résulte de guerres, ou de politiques intéressées de domination économique. Les migrants ne courent pas après nos allocations, ils fuient nos bombes, et nos politiques financières et industrielles à court terme appliquées avec un cynisme implacable.
Plus que jamais il importe non seulement de rester fidèle aux valeurs qui assurent la possibilité de vivre ensemble mais encore faut-il revendiquer ce supplément d’âme sans complexe.