dimanche 15 janvier 2017

Thomas Lacroix

Migrer est l’acte humain par excellence. Migrer c’est changer de peau, c’est reconstruire une vie quand celle-ci ne permet plus de vivre. Migrer c’est rencontrer l’autre pour devenir un autre : la migration nous révèle à nous même.
Et pourtant ce condensé de liberté fait peur. Elle fait peur, au début, aux migrants eux-mêmes qui trouve dans leur communauté les ressources pour se construire une autre vie pas à pas. Elle fait peur à ceux qui accueillent, surtout. Ils s’empressent de construire des murs pour échapper à ceux qui ont tout quitté. Le monde n’a jamais été si mobile et jamais des murs n’ont été autant édifiés. La circulation de l’argent ? Sans problème. La circulation des biens ? Pourquoi pas. La circulation des idées ? Ca dépend. La circulation des personnes ? Certainement pas !

Et pourtant ces murs ne protègent pas. Au contraire, ils exposent ! Avant la fermeture des frontières, migrer c’était circuler. Car la liberté de venir c’est aussi la liberté de repartir puis, si nécessaire, de revenir et de repartir, etc. Les murs ont poussé les migrants à opter pour une installation qu’ils n’ont pas nécessairement choisi. Et la xénophobie de faire florès... Faisons tomber les murs ! D’abord dans nos têtes. N’ayons plus peur de la circulation et les frontières redeviendront ce qu’elles doivent être : un point de rencontre pour un bénéfice mutuel...


Thomas Lacroix politiste au centre national de la  de recherche scientifique cnrs