samedi 28 janvier 2017

Roland RIES

« Mon cri est un appel. Celui de Strasbourg l’européenne, capitale des droits de l’homme et de la démocratie locale, siège du Parlement européen et du Conseil de l’Europe, qui ne peut et ne doit se résigner face au drame humain, social et sanitaire que constitue le déracinement des réfugiés arrivant dans nos pays européens. Estimant qu’il appartient aux maires de prendre toute leur part de responsabilité face à cette situation, j’ai en effet lancé à la fin de l’été 2015 un appel aux habitants de Strasbourg pour les sensibiliser à cet enjeu qui les concerne beaucoup plus qu’ils ne le croient. J’estime que c’était mon rôle, et je dois dire que j’ai été surpris par l’élan de solidarité qui a suivi. Cette mobilisation solidaire et spontanée, les décideurs, quels qu’ils soient, devraient la garder en tête quand ils se réfugient, démagogiquement, derrière les prétendues peurs des populations.

Albert Einstein écrivait que « le silence des pantoufles est plus dangereux que le bruit des bottes ». Je reste profondément convaincu que c’est aux maires de s’impliquer. Ce sont effectivement eux qui, comme l’écrivait le regretté Michel Rocard dans son ultime interview, détiennent «les clés de l’acceptation» des réfugiés, puisqu’ils sont au contact direct des populations et des associations, parce qu’ils ont le pouvoir de mesurer et de gérer les possibilités d’accueil sur leur territoire, et enfin parce qu’ils peuvent stimuler la générosité et de faire fructifier, avec tous les citoyens, un véritable capital de solidarité ».

Roland RIES, Maire de Strasbourg