dimanche 22 janvier 2017

François Leclercq


Habiter la Terre autrement
 
Le monde a changé. C’est une évidence, qu’on oublie. Mais le monde continue de changer. On traverse la rue et on est en Syrie, au Mali, en Birmanie, en Irak.On retraverse dans l’autres sens et on se retrouve chez Trump, chez Poutine ou Rodrigo Duterte.On traverse encore une fois et on plonge dans les bombardements, les naufrages, les massacres. Avec des milliers d’hommes fuyant de tous côtés. En 2015 dans le monde entier 8,6 millions de personnes ont fui des zones de conflit.On ferme la porte, on repousse les volets mais des millions d’Indiens, d’Afghans, de Soudanais viennent s’asseoir dans le salon.On dresse un mur, ce sont des Congolais, des Erythréens qui posent les briques.On lève une armée, on vend des bazookas, des tanks, des drones, des mines anti personnelles et ce sont nos fils qui explosent. Mais aussi des Syriens, des Soudanais, Somaliens, des Yéménites... On s’enfuit et un torrent d’images nous poursuit, nous talonne, nous bringuebale sur nos écrans, dans nos cerveaux. L’homme de la rue dit sans sourciller que la France est en faillite et qu’on est à bout. Mais 900 millions de sous-alimentés lorgnent sur notre soi-disant pauvreté. Il faudra bien qu’un jour on convienne qu’on vit tous dans la même petite cour, que lorsque des bombes explosent à Alep ou Sanaa, l’onde de choc se répercute jusque dans nos rues, on se bouscule un peu plus dans notre métro.Alors il faudra bien qu’un jour, on se rende compte qu’il est vital de se préparer à habiter la Terre autrement.
François Leclercq

Président de LVN Personnaliste et Citoyen