mardi 24 janvier 2017

Yvette Beck-Hartweg

Le cri des migrants, nous l’entendons au groupe CIMADE DE Sélestat, cri de personnes très diverses.
Ce qui nous indigne le plus et que nous voulons répercuter, c’est que les promesses de M. Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, n’ont pas été tenues :
Très récemment nous avons eu à nous préoccuper d’une dizaine de familles et de personnes seules transférés de Calais en CAO, Centre d’accueil et d’Orientation, en Alsace. Promesse avait été faite que les personnes qui accepteraient de quitter Calais pourraient déposer une demande d’asile en France. Or les préfectures les enregistrent en tant que « dublinés », c'est-à-dire que selon les accords signés à Dublin, ces personnes devront retourner dans le premier pays par lequel elles sont entrées en Union Européenne. Cela implique pour ces immigrés le risque d’être renvoyés en Italie, en Grèce, en Hongrie, pays qui accueillent déjà beaucoup de migrants, et de là d’être renvoyés dans leur pays d’origine. Les demandes sont en cours pour que ces pays acceptent de « reprendre » les personnes concernées.
Lorsque l’on sait que certaines familles soudanaises ou érythréennes ont, avant de parvenir en Europe, traversé de nombreux pays au cours d’un trajet très éprouvant, ont passé des mois, voire des années à arriver à Calais et à pouvoir y rester, avec des enfants nés là-bas ou même en route, par exemple en Lybie, on ne peut que pousser avec eux un cri de révolte, de colère, d’indignation quand on apprend que malgré sa promesse, la France refuse d’examiner leur demande d’asile et tente de les renvoyer ailleurs … Il n’y a plus de mots pour exprimer cela.
Une autre raison de s’indigner est que notre gouvernement menace, arrête et condamne des personnes venues en aide à ces désespérés, par exemple dans la vallée de la Roya près de Nice, à Paris etc…
Le cri de l’équipe CIMADE Centre-Alsace
Sélestat, le 23.1.2017