dimanche 8 janvier 2017

Marie d’Ariège

Une voix…
Quand j’étais une petite fille, à l’école on m’a parlé de la guerre, la dernière, celle de 39-45 et l’autre d’avant, quand il y avait encore des chevaux. Au lycée, nous avons regardé un film en noir et blanc sur le ghetto de Varsovie et les camps de concentration en Allemagne.
Dans une des classes une jeune fille est sortie pour vomir. Les professeurs nous ont dit : « Nous vous montrons ces horreurs pour que l’on ne voit plus jamais ça à l’avenir ». Je les ai crus. Et pourtant, toute ma vie, ces horreurs se sont reproduites. Au Viet Nam, Au Cambodge, Au Chili, A Cuba…Tout paraissait si lointain ! Je me sentais impuissante, je me disais juste : « nous avons bien de la chance de vivre en France ! » Dans le passé, nous avons déjà payé un lourd tribut avec nos guerres de religion et puis nos guerres tout court, alors maintenant nous pouvons profiter du fruit recueilli par le sang de nos ancêtres.
Aujourd’hui je suis grand-mère. Et rien ne change ! C’est pire même ! La SDN, l’ONU se sont dotés d’outils « démocratiques » qui n’aboutissent qu’à l’immobilisme. Les populations se déplacent par milliers sur les routes, sur les bateaux qui chavirent, à la merci de démons sans scrupule qui leur volent jusqu’à leur vie. Et pourtant ce sont des hommes, des femmes, des enfants comme ceux de France qui partent sur les routes car fuir est leur seul espoir. Et nous les nantis nous regardons sans voir, nous écoutons sans entendre, nous lisons les journaux sans réagir. Nous payons grassement nos députés pour qu’ils fassent la sieste sur les bancs du parlement ou qu’ils vaquent à leurs occupations après avoir consciencieusement pointé pour ne pas risquer d’être mis en cause pour absentéisme.
Ici, dans mon village de montagne, nous sommes plusieurs à avoir donné nos noms pour accueillir des émigrés. Et nous ne voyons toujours rien venir. Pourtant nous sommes si nombreux dans notre bien être ! Même si nous ne sommes pas riches, nous sommes en paix. Nous voyons le soleil se lever sans le bruit des armes. Comment arrêter cette folie des hommes ? Ces massacres voulus par une poignée au nom d'une idéologie destructrice.
Je ne veux pas laisser faire ! Il faut que les peuples puissent vivre décemment, là où ils sont nés, ou là où ils ont choisi de vivre, s’ils souhaitent partir ailleurs. Les hommes appartiennent à la Terre mais la Terre n’appartient pas aux hommes ! Que Dieu existe ou non n’y changera rien. Les gouvernements doivent s’organiser pour permettre à ceux qui ont pris la route de rester libres de leur choix. L’argent que certains amassent au détriment d’autres qui meurent dans le dénuement doit servir à la paix pour tous et non au luxe de quelques-uns.
Mettons nous en marche pour plus de justice et d’équité et cessons d’avoir peur que ceux qui n’ont plus rien nous délogent de notre confort imbécile. Montrons notre fierté d’être des hommes et des femmes d’honneur, ne laissons plus parquer nos semblables dans des camps. Crions avec eux la douleur de leur désespoir et luttons ensemble, petits et puissants, pour qu’ils retrouvent ce qu’ils ont perdu.