Ce texte ne s’adresse pas à tous ceux qui savent
pertinemment de quoi demain sera fait, qui sont assurés de contrôler leur avenir
et le pensent assurés. Pas à ceux qui se croient à l’abri de la maladie, sont
surs de ne jamais se casser une jambe ou assurés ne jamais devoir quitter leur
domicile en raison des risques nucléaires ou chimiques.
Peut-être ces illusions bercent elles le plus grand nombre, pour
ma part j’espère qu’il n’en est rien.
Nous entendons une vague rumeur, transmise par les ondes,
estompée par la distance, sans que nous puissions en saisir l’importance ou la
réalité, sans que celle-ci ne perturbe notre quotidien.
Nous qui savons que notre vie quotidienne dépend de la
coopération et de la solidarité, que notre sécurité est sociale et collective,
nous savons aussi que nous pourrions être jetés sur les routes par des idées
égoïstes qui s’imposeraient.
Nous savons aussi que notre bien-être, notre survie ne sont
pas garantis contre l’erreur de jugement ou les errements.
Nous voyons que des hommes au pouvoir peuvent déclarer la
guerre sans que nous ne puissions les raisonner, ici contre l’autre ou le
mécréant, là-bas contre leurs opposants ou leur peuple.
Nous savons confusément que nous pourrions devoir fuir un
totalitarisme que certains de nos concitoyens peuvent considérant comme une
garantie, alors qu’il n’est que menaces.
Nous aussi pressentons que nous aussi pourrions alors devoir
demander asile.
C’est pour cela qu’aujourd’hui, quand nous pouvons
l’assurer, nous le devons à ceux qui fuient l’oppression, la guerre ou la
misère. Nous le devons en réfutant la peur instillée, les bruits d’insécurité
ressassés.
Jean-Claude Moog
Benfeld,
le 17 janvier 2017